Le berceau de la culture
du thé en Inde

La région d'Assam

Aujourd'hui, l'Assam est considérée comme la plus grande région contiguë de production de thé au monde, suivie de près par le Kenya, le pays le plus important de production de thé en Afrique.

Thés populaires d'Assam

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Assam - le berceau de la culture du thé en Inde

L‘habitat naturel du théier est la Chine. La culture du thé y est célébrée depuis des millénaires. Ce fut donc une sensation lorsque des botanistes confirmèrent en 1823 que les arbustes sauvages qu'un voyageur écossais découvrit dans la région d'Assam étaient en fait du thé. La découverte du camellia assamica a marqué le début de la culture du thé sur le sous-continent indien. Les herboristes se disputent cependant encore aujourd’hui pour savoir quel théier, le camellia sinensis de Chine ou le théier assamais visiblement différent, peut revendiquer le droit d'être la plante d'origine.

A l’époque, les amateurs de thé en Angleterre se souciaient peu de cet argument. Ils voulaient juste du thé, peu importe d'où il venait. La consommation de thé avait augmenté rapidement. C'est l'infante portugaise Catherine de Bragance qui a rendu le thé populaire en Angleterre. Lorsqu'elle est venue en Angleterre en 1662 pour se marier avec le roi Charles II, elle ne voulait pas se passer de sa boisson habituelle. Ce qu'elle buvait devint à la mode parmi les dames de sa cour. Un peu plus tard, sa nièce, la reine Anne (1665-1714), provoque un véritable engouement pour le thé. Ce que buvaient les classes supérieures, les moins riches le voulaient aussi dans leurs tasses. Mais ce n'est que lorsque les taxes élevées sur le thé ont été abaissées en 1783 que la classe moyenne puis la classe ouvrière ont pu se permettre d’acheter cette boisson chaude, qui est perçue comme le fleuron de la culture de la consommation britannique.

L'énorme demande de thé a fait passer les importations en Angleterre d'environ 50 tonnes en 1700 à 15 000 tonnes en 1801. La Compagnie des Indes Orientales détenait le monopole commercial du thé. En 1600, Elizabeth I avait signé une charte pour cette société de commerce anglaise en mer. Le thé a été importé de Chine. Les Chinois n'étaient pas intéressés par les marchandises étrangères en retour, mais voulaient seulement échanger la marchandise convoitée contre des devises fortes. Mais ces devises étaient rares en Angleterre aussi. Des hommes d'affaires britanniques de la Compagnie des Indes Orientales, basée à Calcutta, ont cherché d'autres moyens de paiement comme substitut et sont tombés sur l'opium. Ils faisaient fabriquer les drogues en Inde et par conséquent, la Compagnie des Indes Orientales devint le plus grand trafiquant de drogue au monde entre 1830 et 1840 : l’opium en échange du thé, ainsi que de la soie et de la porcelaine. Après la levée du monopole commercial de la Compagnie des Indes Orientales, d'autres commerçants ont inondé la Chine d'opium. Le résultat : des millions de Chinois sont devenus dépendants de la drogue, ce qui a entraîné de graves problèmes sociaux et un important déficit commercial.

Dès le début du XIXe siècle, des hommes d'affaires de la Compagnie des Indes Orientales avaient soutenu des tentatives de culture de théiers en Inde, avec un succès modéré. La découverte de théiers sauvages dans l'Assam a confirmé l'hypothèse de certains botanistes selon laquelle le thé peut également prospérer en Inde. Dans une ambiance de ruée vers l'or, beaucoup ont tenté leur chance dans la culture du thé. À l'époque, les précieuses feuilles séchées étaient vendues aux enchères. Dès 1839, les douze premières caisses de thé d'Assam furent vendues aux enchères à Londres et satisfirent les courtiers tout autant que les buveurs de thé.

Le jardin de thé de Tonganagaon

La tradition depuis 6 générations

Le jardin de thé a été fondé en 1927 et appartient depuis 2008 au groupe Chamong de la famille Lohia, depuis 6 générations dans le commerce du thé. Le groupe possède plusieurs jardins à Darjeeling et en Assam. Ashok Lohia, dirigeant du groupe, adore les défis. Lorsqu’il acquit les 1240 hectares de la plantation, elle se trouvait dans un piteux état. La fabrique était en ruine et la surface cultivable laissée en friche avait diminué de moitié. Il prit en charge les 6000 personnes vivant dans le jardin, dont 1400 cueilleurs et employés de la plantation. Une des premières mesures fut la conversion vers l’agriculture biologique. De plus, il fallu remplacer de nombreux théiers morts. Aujourd’hui, 538 hectares sont consacrés à la culture du thé. Une nouvelle fabrique permet d’allier artisanat traditionnel et exigences internationales. Dans toute la plantation, l’infrastructure est en permanence en cours d’amélioration : modernisation des maisons, extension de l’hôpital et des structures d’accueil des enfants, mise à disposition de réchauds à gaz, travaux de voirie etc. La liste des objectifs est encore longue.

La hache dans le village

En assamais, « Tongana » signifie hache et « Gaon », le village. Selon une légende, le Dieu Parashurama, souvent représenté avec une hache, se serait rendu à cet endroit situé près de la réserve naturelle de Namdapha au Nord-Est de l'Inde.
Le jardin de thé a été fondé en 1927 et appartient depuis 2008 au groupe Chamong de la famille Lohia, depuis 6 générations dans le commerce du thé. Le groupe possède plusieurs jardins à Darjeeling et en Assam.